Valeurs des ressentis et sensations éprouvés

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« Cette peinture dite abstraite est le reflet exact du réel ressenti » Olivier Debré

A force de valoriser sa pensée analytique, l’être humain s’est coupé d’une partie essentielle de lui-même et a ainsi réduit sa relation au monde. L’art permet l’expression de cette autre dimension: celle du champ des sensations et ressentis, vécus et éprouvés notamment par l’intermédiaire du corps.

A ce niveau, le temps est immédiat, comme aboli, sans intervention d’un tiers plus organisé et construit. Mais l’éprouvé n’est pas que de l’émotion . Ce que j’éprouve est un champ beaucoup plus vaste,ne s’explique pas toujours, échappe souvent aux mots ; ce que j’éprouve est, un point c’est tout. Cela correspond à la part fondamentale de ce que je suis comme un champ existentiel primaire qui peut ne correspondre à aucune forme mais qui en est pourtant la part la plus réelle.

L’art-thérapie permet l’émergence de ce champ dont l’évidence se déroule souvent de façon très simple. Les enfants sont particulièrement habiles à le laisser s’exprimer mais plus l’homme grandit, plus les nécessités éducatives, culturelles, familiales et sociales le poussent à abandonner cette part de lui-même. Et plus particulièrement dans des sociétés où la maîtrise technique du monde est prioritaire, guidant ainsi l’évolution et les progrès.

Et pourtant, nier le ressenti c’est aboutir à une vision théorique réductrice de l’être; c’est pousser la vie à choisir les chemins les plus radicaux pour se sentir vivant; c’est créer le désordre et le chaos en voulant la maîtrise bref c’est malheureusement générer à moyen ou long terme les effets inverses de ce qui est recherché par une volonté de vie.

Il semble aujourd’hui grand temps de reconnaître l’importance de ce champ du sensible (qui n’est pas de l’émotion, il est important de le rappeler) car lui seul pourra remettre efficacement de l’humanité au coeur de systèmes écartelés entre la dérégulation à tout va -pour favoriser le mouvement-et le contrôle à n’importe quel prix -pour maîtriser le mouvement (cf. article précédent: Conséquences du principe qui fonde le mouvement sur la notion de hasard).

On ne peut réduire l’homme et sa société à un schéma analytique théorique; c’est aller contre la vie et le mouvement créateur positif de celle-ci. Nos systèmes sont basés sur une vision fausse du vivant; ils croient pouvoir comprendre et ainsi mesurer, évaluer, compartimenter, contrôler mais les faits le prouvent: nous sommes toujours en-deçà de ce qui arrive et nos sociétés en payent aujourd’hui douloureusement le prix.

« Il y a dans la peinture, comme dans les mathématiques, un côté inéluctable » Olivier Debré

 

 

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